Arles - 12 /09/ 2015

Arles (12/09/2015) : la terna a hombros à l'issue de la traditionnelle Goyesque...

L'amphitéâtre romain, magnifiquement décoré par Marie Hugo, affichait le "no hay billetes" au moment où le paseo de cette traditionnelle Goyesque d'Arles s'ébranlait. La météo pourtant pessimiste devait se montrer clémente et le spectacle à la hauteur de la grande attente que l'affiche proposée avait généré. Pourtant, qu'elle fut longue à se dessiner, cette issue triomphale que chacun espérait...

La faute aux deux premiers "Parladé", sans classe ni race le toro sorti en piste en deuxième position, blessé le troisième et à une prestation sérieuse mais ternie par une mort lente de Pablo Hermoso de Mendoza face au "Los Espartales" qui ouvrait la course. Mais tout allait basculer à la "mi-temps"...

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Pablo Hermoso de Mendoza toucha donc en premier lieu un toro mobile, noble et collaborateur. Le cavalier Navarrais eut cependant du mal à faire monter l'ambiance sur les tendidos. Le rejon, un poil bas, fut d'effet lent. Une oreille vint récompenser ce premier combat. Face au quatrième de l'envoi, un "Los Espartales" pourtant sans grande transmission et qui ne tint pas la distance, Pablo Hermoso de Mendoza livra une prestation bien plus aboutie, notamment grâce à ses fameuses "Hermosinas" qui enflammèrent les gradins. Une mort en trois fois limita le succès à une oreille supplémentaire

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El Juli vit sortir du toril un premier "Parladé" décasté, qui chargeait sans classe. Le madrilène résolut la violence de son opposant à base de grande technique, avant une mort en deux envois, la première "mete y saca" ayant été particulièrement basse... Le cinquième, un temps protesté par le public pour cause de boîterie (...) allait prendre trois piques, faisant chuter le groupe équestre de réserve, démontrant toutefois plus de violence que de réelle bravoure. Après un bon quite de Juan Bautista par Chicuelinas, la faena pouvait débuter sur les bases élevées, le "Parladé" se révélant plutôt collaborateur. L'Orchestre des arènes "Chicuelo II" entamait son désormais fameux "Hymne à l'Amour", avant que le madrilène ne demande un changement de musique, le public ayant manifestement du mal à rentrer dans la faena. Et c'est aux accords d'"Agüero" qu'il poursuivit son oeuvre, alternant les passages doux et ceux plus puissants et dominateurs, toréant à genoux son noble adversaire couché finalement de trois quarts de lame tendida. Deux oreilles.

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Juan Bautista vit son premier opposant se blesser à l'antérieur gauche avant même le début de la faena. Après quelques séries gauchères d'infirmier, l'Arlésien dut se résoudre à abréger en deux temps sous la pression du public. Le sixième et dernier de l'envoi envoya au sol le picador à la première rencontre, lors de laquelle il fit reculer le groupe équestre sur une trentaine de mètres. Deuxième grande pique également et grand numéro en selle de Paco Maria, qui sortit des arènes aux accords de l'orchestre et sous une belle ovation. Lors de la faena, ce "Parladé" allait se révéler très exigeant, développant plus de genio que de belle caste pour un torero encore en convalescence des suites d'une infection pulmonaire, mais qui fit front toutefois, livrant une faena variée et dominatrice avant un coup de canon au recibir, qui couchait le bicho et libérait deux oreilles synonymes de sortie en triomphe

Texte : Laurent Deloye "ElTico"

Photos : Castellane353

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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